Spéléologie
Gérard Acquaviva
Le bassin versant théorique des rivières souterraines de Port Miou et du Bestouan s’étend principalement sur les communes de Cassis, Carnoux, La Bédoule, Roquefort-la-Bédoule et en partie sur celles de Marseille et Aubagne. Sur ces communes les cavités répertoriées peuvent recouper des réseaux à l’amont de ces rivières souterraines.
En ce qui concerne le bassin versant hydrogéologique supposé, il faut ajouter les communes de Cuges-les-Pins, Plan-d’Aups, Riboux et peut être une partie des communes de Gémenos et Signes. Sur ces communes les cavités répertoriées peuvent recouper des réseaux participant indirectement à l’alimentation des rivières souterraines.
Cette présentation ne concerne que les cavités proches des tracés connus actuellement des rivières souterraines de Port Miou et du Bestouan sur les communes de Marseille, Cassis et Roquefort-la-Bédoule.
Commune de Marseille
C’est dans le secteur des Calanques, à partir du col de la Gineste et jusqu’à la calanque de Port Pin, limite communale de Cassis, que les phénomènes d’érosion karstiques sont les plus marqués. ( Cf. article très bien documenté d’Emile Dujardin –Weber dans la revue Marseille n°11 de décembre 1950)
Les avens sont nombreux mais les profondeurs ne sont pas très importantes, cependant deux gouffres atteignent et dépassent les 100 m, il s’agit du gouffre des Quatre trous ou aven des Marseillais et du gouffre du Logisson 1, profonds respectivement de 173 m et 100m (Topographies ci dessous).
Ces deux avens ont fait l’objet d’une publication de l’abbé P. Gallocher dans les Annales de Spéléologie, Tome IX – 1954 – Fasc. 3. Aucun prolongement notable n’a été découvert dans ces deux gouffres depuis cette publication. Mais on doit signaler les travaux de désobstruction entrepris en janvier 1968 (Spéléopérations n°73) au fond de la diaclase terminale du gouffre du Logisson par le groupe spéléologique du Club Alpin Français de Marseille(S.C.M), ainsi que les nombreuses séances de prospection sur le secteur animées par ce club et d’autres clubs locaux notamment la section spéléo des Excursionnistes marseillais GSEM ( Désobstruction du gouffre du « Rot Marin » à proximité de l’auberge de jeunesse de la Fontasse).
Il faut mentionner en outre l’existence de vastes entrées de cavernes mais sans développement et tronçonnées par l’érosion (Tunnel de Castelvieille), ou obstruées par concrétionnement (Baume du Dévenson, Grotte de la calanque de l’Oule), qui sont les témoins d’anciens conduits de rivières souterraines abandonnés au profit du niveau de drainage actuel de Port Miou.
La grotte de l’Oule, considérée comme une résurgence fossile a été l’objet d’un important chantier de déblaiement du 6 au 27 mai 1956; 8m de galerie artificielle y ont été creusés et 15 tonnes de blocs évacués, permettant la découverte d’une petite salle (Cf. article de H Garguilo dans le bulletin du SCM CAF, Spéléopérations n°9 mai 1956 p 4, 5 et 6)
Commune de Cassis
C’est le secteur occidental de la commune (Calanque de Port Miou, Ravin de Gorgue Longue,Plan de Cabane Benoît, Plaine du Riss, Ferme du Grand Mussuguet et Ravin de la Gorguette) ou l’on trouve la plus grande densité de gouffre. Ils sont situés en outre au NNE du prolongement de l’axe de la rivière souterraine de Port Miou. (Cf. carte)
Ces avens ont en majorité une profondeur comprise entre dix et cinquante mètres et aucun d’eux n’aboutit à un réseau quelconque de galeries.
Il faut citer pourtant les gouffres de Gorgue-longue n°12 et Gorgue-longue n°13 découverts en avril 2003 par le SCM CAF et qui ont fait l’objet d’une publication en dans la revue Spéléopérations n° 84 de mai 2005.
Ces deux gouffres sont situés en bordure de la Plaine du Riss et du ravin de Gorgue longue,
à l’altitude respective de170 et 156m. Ils atteignent les profondeurs de 70 et 86m (voir topographie ci contre), leurs fonds sont obstrués par concrétionnement, ou éboulis et mériteraient d’être déblayés, car ils sont situés à 850 mètres au NNE du puits terminal de Port Miou.(Cloche 2000).
Gouffre de GORGUE-LONGUE n°13
Topographie : Fred HAY
Photos : Gérard ACQUAVIVA
Plus au nord le gouffre du Mussuguet 3, ouvert à l’altitude de 231 m et profond de 34 mètres, est situé à 500m au NO de la trémie terminale (Pk 3000) de la galerie du Bestouan. L’association Cassis la Rivière Mystérieuse a comme projet le déblaiement de l’éboulis terminal (Topo ci dessous).
Il faut citer encore le Gouffre de la Gorguette, ouvert en bordure de la D41e qui monte de Cassis à Carnoux et profond de 140 m. Ce gouffre est particulièrement bien décrit dans la publication de P. Gallocher déjà citée. Il n’a pas été l’objet de découvertes notables depuis cette époque, malgré la présence d’un départ de méandre très étroit à –140 m, qui mériterait d’être agrandi, car le fond du gouffre est à la côte 65 NGF et à 1km au NNE de la trémie terminale de la rivière du Bestouan.
A part les galeries immergées de Port Miou et du Bestouan, on ne trouve aucune grotte sur ce secteur de la commune.
Le territoire situé à l’est d’une ligne “Centre de Cassis – Gare de Cassis” est très probablement isolé du drainage Port Miou – Bestouan par les épaisses couches de marnes gris bleu qui affleurent largement jusqu’à la Bédoule.
Dans ce territoire et à titre anecdotique, la grotte située dans le banc calcaire des Janots ou Grotte du tunnel de Colongues ou encore Grotte des deux sœurs d’un développement de 160 m, a fait l’objet d’importants travaux de désobstructions par le SCM CAF. Ils ont débuté dès 1951, pour atteindre leur apogée en 1955 avec le creusement de 23m de galerie artificielle dans la boue sans déboucher sur un conduit vers l’aval ( Cf. Article d’H Garguilo dans le bulletin Spéléopérations n°10 de juin 1956 p 6, 7,8 et 9)
Enfin et pour la petite histoire, la grotte des Espagnols située sur les hauteurs du Cap Canaille à été l’objet en 1969 d’un projet d’aménagement touristique de la part d’un ancien conseiller municipal Cassidain. Mais les travaux ont été interrompus, mais la cavité a été fermée d’un grillage pour la protection des chauve-souris.
Ces deux cavités sont drainées vers La Ciotat.
Pour plus de détails, il convient de consulter la synthèse des explorations et travaux effectuées par les groupes du SCM –CAF, G.S.E.M, SCP.AN et MJC d’AUBAGNE, publiée par Christian Mistre dans le Bulletin du GSEM n°0 1983.
Un inventaire complet avec réfection des topographies et repointage GPS des entrées est en cours de réalisation pour le secteur des Calanques par le SCM-CAF
Commune de Roquefort-la-Bédoule
Au nord de la Gare de Cassis Le SCM-CAF a ouvert en janvier 1987, dans les anciennes carrières Trione, deux avens profonds respectivement de 33 et 152 m et composés principalement de puits verticaux parallèles dont un de 82m d’un seul jet (topo ci contre) et qui s’achève sur une zone noyée. Ces avens sont pollués par des infiltrations provenant d’une ancienne décharge industrielle et leur exploration peut présenter des difficultés respiratoire et provoquer de irritations cutanées
Au NE de la commune, le Massif du Douard et la plaine de Rouvière recèlent une quinzaine de gouffres axés sur des fractures E-O et pour la plupart d’origine tectonique ; Le plus important est le gouffre de Rouvière n°2 bouché par des blocs instables à –92m (topo ci dessous)
Pour plus de détails il convient de consulter la synthèse des explorations et travaux effectuées par les groupes du SCM–CAF, G.S.E.M, SCP.AN et MJC d’AUBAGNE publiée par Christian Mistre dans le Bulletin du GSEM n°0 1983.
Un inventaire complet avec réfection des topographies et repointage GPS des entrées est en cours de réalisation pour le secteur des Calanques par le SCM-CAF.