MOTIVATIONS ET RECHERCHES

1964 …..Pourquoi lancer de telles études sur ces rivières

 le passé –  premières études

Un très bon historique a été fait sur ces sources sous-marines dans la revue Marseille.. Après le Comte Louis Ferdinand de Marsili, membre de l’Académie Royale des Sciences de Paris, dès 1706  (Histoire Physique de la Mer-1725) et ensuite MARTEL (Annales du Ministère de l’Agriculture-1907). Suivirent les premières plongées en 1955, par l’Office Français de Recherches Sous Marines (O.F.R.S,) puis de Claude Touloumdjian, premier Spéléo-Plongeur (Précurseur des Spéléonautes) qui pousse l’exploration sur 500 m en 1964, vint le temps du Syndicat de recherches de Port Miou.

En 1964 Marseille comptait quelques 700.000 habitants. Les perspectives d’une forte croissance démographiques (prévision de la DATAR : 2 millions d’habitants à Marseille pour l’an 1990 !) ont amené le Maire de Marseille, Gaston Defferre, et les responsables de l’approvisionnent en eau, la Société du Canal de Provence (SCP) et la Société des Eaux de Marseille (SEM) à se préoccuper, en urgence, des possibilités d’assurer la demande  en eau pour ce futur  proche…!

SCP accéléra le programme de développement de son réseau régionale de canaux et de barrages , SEM s’orienta vers l’amélioration du Canal de Marseille (adduction depuis la Durance), une adduction nouvelle (Vallon DOL) et…vers des recherches sur la validité de ces sources sous- marines de Cassis dont parlait la littérature..locale (revue Marseille).

Pour cette dernière perspective elle trouva un appui précieux et compétent avec le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), lancé alors dans un programme d’inventaire des ressources en eaux souterraines de la  France. Les Dirigeants des deux organismes: Léon Féline et Paul Cambon pour la SEM, et Claude Beaumont pour le BRGM décidèrent de joindre leurs efforts pour une évaluation approfondie des sources de Cassis, dans le cadre d’un Syndicat : “le Syndicat de Recherches de Port Miou” (SRPM), créée en 1968. Jean Ricour (Dr es-Sciences, Directeur du BRGM) et Louis Potié (Ingénieur-géologue, spéléologue et plongeur) furent désignés pour diriger ce projet.

Assez rapidement, au vu des premières observations et dans l’idée de surélever artificiellement la “charge” d’eau douce par un barrage, la décision fut prise de s’adjoindre l’expérience du Bureau d’Ingénieurs-Conseils “Coyne et Bellier” spécialiste mondial des Barrages, Bernard Schneider pour les investigations en plongée et Bernard Tardieu pour la conception des ouvrages. Ils rejoignirent l’équipe du SRPM.

Les objectifs du Syndicat de Recherches de Port Miou, étaient de vérifier la réalité de ces sources, d’étudier  leur qualités et leur capacités et d’analyser les conditions d’une exploitation éventuelle.

Les opérations d’explorations, de prospection (hydrogéologie, géophysique, forages et galerie), d’observation devaient permettre  de se faire une idée aussi précise que possible, des phénomènes hydrauliques, de l’évolution de la salinité, et à partir de ces connaissances,  d’envisager les modalités d’une exploitation éventuelle.

Le premier objectif du Syndicat était d’améliorer la séparation entre eau douce et eau salée et le second d’avoir une estimation plus précise du bilan en eau douce de la source. La solution du premier, nécessitait la mise en œuvre de travaux d’aménagement de la section. Celle du second, nécessitait l’amélioration des mesures faites dans la galerie et l’utilisation des travaux d’aménagement.

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Fig. 8 : Schéma de fonctionnement du barrage “chicane”.

Le chapitre “Barrages” alimente longuement ces années intenses et passionnantes de recherches, marquées par un quantité importante de découvertes, de mises au point, de tests, d’innovations dans plusieurs domaines : détection à travers le massif calcaire, techniques de construction d’ouvrages souterrains et sous-marins, utilisation de coulis de basse densité, modulation de la charge hydraulique, équipements de mesures et d’enregistrements, relevés topographiques en milieu immergé, techniques de plongée..etc.
Puis dans le même temps, vers 1980, vinrent les constats:
– Marseille n’aurait pas  2.000.000  d’habitants en 1990..donc pas besoin d’eau à ce terme…!
– L’existence d’un karst profond, montré par les observations, aurait nécessité de lourds moyens financiers (travaux supplémentaires, ou désalinisation) pour obtenir une amélioration suffisante de la qualité de l’eau  où subsistait un reste de salinité malgré uns surélévation conséquente (+5m) de l’aquifère. Une décision de sagesse a alors été prise, celle d’interrompre cette expérimentation exceptionnelle; sans doute la première menée à ce degré de perfectionnement.

2006 …Conclusions et perspectives d’avenir

Les quelques pages de cette section résument les travaux réalisés à PORT MIOU, et les renseignements qui ont été obtenus. Disons que ces études et recherches constituent encore aujourd’hui un modèle d’évaluation  du potentiel d’un aquifère karstique côtier.

Les modifications apportées dans le conduit de PORT MIOU, ont influencé les paramètres de la galerie du BESTOUAN comme le montrent les nombreuses représentations graphiques des mesures effectuées dans ce lieu,

Les apports d’eau douce  en mer par les deux systèmes de Port Miou et du Bestouan sont considérables (plusieurs m3/s).  Mais leur utilisation pour la consommation humaine, au stade actuel des études et travaux réalisés, n’est pas envisageable sans apporter une amélioration notable et permanente à la salinisation de ces eaux douces par les eaux de mer, même pour les eaux du Bestouan nettement moins chargées en sel. Le dessalement de ces eaux saumâtres est certes moins onéreux que celui de l’eau de mer mais il ne serait pas encore concurrentiel avec l’utilisation des eaux  provenant du canal de Marseille ou du Canal de Provence qui à ce jour couvre  les besoins de la Région. Il y aurait lieu d’installer les équipements nécessaires (barrages modulables, forages de surveillance et de production..), d’effectuer les travaux complémentaires (colmatage des zones fissurées et étanchéité du voisinage des conduits karstiques,..) pour améliorer notablement les conditions naturelles actuelles d’exhaure. Les conditions économiques aujourd’hui ne semblent pas réunies pour que des investissements correspondants soient envisageables.

Néanmoins la ressource existe là et  il est possible d’aller chercher en amont une zone protégée de la pénétration marine

Enfin , il est indispensable de rappeler que ces ressource pourraient,  rapidement, être mobilisées dans leur qualité actuelle pour une utilisation temporaire, dans un objectif de lutte contre les incendies de forêt dans le voisinage de Cassis. Cassis a déjà gravement souffert de cette calamité dans le passé et il serait invraisemblable qu’une telle éventualité ne soit pas étudiée avant la concrétisation du futur Parc National des Calanques .

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